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Mika Vaino & Lucio Capece - Trahnie (EMego, 2009)


Mika Vaino & Lucio Capece - Trahnie
EMego - 2009

flac / buy


Drôle de rencontre que ces deux artistes. Mika Vaino, membre de de Pansonnic (que l'on ne présente plus) et Lucio Capece, artiste tournant dans les sphères de la musique improvisées mais aussi de noise furieuse au sein de NMM. Ici l'artiste continue ses expérimentations au saxophone et semblent les maitriser à merveille. Et c'est lui qui ouvre le bal de cet album composé de 10 titres : cri du saxo, ressemblant à un brame de cerf, soutenu par un son fin à peine perceptible distillé par Mika Vaino. Ce dernier, à l'instar d'une bonne partie de l'album agrémente les complaintes de Lucio Capece de sons électroniques expérimentés et développés depuis maintenant de nombreuses années. Il faut attendre le second titre pour avoir un premier échange entre ces deux artistes : souffle du saxophone, tel un vent, attaque électronique vrombissante. Les acteurs de ce disque semblent s'amadouer l'un l'autre pour se retrouver dans un fracas de sons peu commun, l'un venant soutenir les attaques de l'autre. Lucio Capece démontre ainsi durant tout l'album, l'ensemble des possibles avec son saxo. Parfois les sons sont tels que l'on peut se demander quel artiste joue. Mika Vaino semble souvent en retrait, peut être admiratif de son partenaire. On reconnaît bien évidemment la marque Panasonnic ( ! ) : petits larsens fins, sons infra à peine perceptible ou assourdissant, tout est joué en délicatesse même si quelques écarts électro se font entendre durant l'album. Les morceaux s'enchainent ainsi, parsemé de cliquetis tantôt joué par l'un à l'électronique tantôt par l'autre en incorporant des objets ou de l'eau dans son saxo. Mika Vaino sur certains passages semble joué en direct les sons de son partenaire, les modulant et les étirant à sa guise. Souvent calme, n'hésitant pas à jouer avec le silence, le coté sombre n'est jamais très loin. Sur le titre 8, une noise grouillante et rampante apparait, soutenu par l'électronique de Mika Vaino dans un déferlement sonore des plus jouissifs. Micro beats et sons plaintifs achèvent cet album, où la rencontre réussite de deux artistes aux parcours distincts.

Riviere / Chessex - split 7"

Rivière / Chessex - split 7"

Le petit mignon - 2009

Ce qui m'a attirait en achetant ce 45 tours, c'est tout d'abord son graphisme et ce petit disque transparent à l'édition limité. Un peu fétichiste du format, il m'en fallait pas plus pour succomber à ce magnifique artwork (peinture? dessins?) représentant des chiens aux corps mi homme mi femme, surement tout droit sortis de l'enfer... C'est sale, en tout cas tortureux, comme si ces femmes et ces hommes ne pouvaient se sortir de ce lieu ou la folie semble reine et ou il ne fait pas bon à rester : attachés par les pieds se faisant dépecés les parties génitales. Le plus étrange c'est que les protagonistes semblent aimer, surtout cette femme, la prêtresse ? (seule personne humaine), avec son chient entre les cuisses et qui nous regardent. Si le graphisme de ce vynil semble tourmenté, ce n'est que pour nous mettre en garde contre la musique qu'il renferme. Connaissant déjà Antoine Chessex grâce à un concert joué en duo avec Kasper T. Toeplitz (Dark Matter), Arnaud Rivière m'était inconnu. Commençons par ma face préféré : Chessex et sa noise furieuse, joué au saxophone avec diverses pédales et effets sonores. Larsens, vague grouillante de bruits noise sombre, déferlement super sonic, hurlements de saxophone amplifiés, agressions sensorielles voir physiques, cris de l'enfer, un morceau d'un peu plus de 5 minutes qui s'arrête net et dont il faut un peu de temps pour se remettre. Un très bon morceau, plutôt linéaire ou se déchaine une folie déchirante. Après deux minutes de crépitements du vinyl qui tourne dans le vide, on prend son courage pour changer de face (en fait pas vraiment parce qu'on aime sa !). Rivière propose un titre totalement différent et plus court. Quel est donc son instrument ? avec quel matériaux joue t'il ? un électrophone... Dans ce cas il doit être en train de le détruire, de le retourner ou de le frapper sur un sol métallique, c'est surement un peu tout sa. Le son saute, coupé, dans tous les cas maltraité comme l'ensemble de ce disque.

BJ Nilsen & Stillupsteypa - Man from deep river

Bj Nilsen & Stilluppsteypa - Man from deep river

EMego - 2009

Tout commence sur des percussions que l'on dirait tout droit sorti d'une tribu qui jouerait au bord d'une rivière pour les esprits de la forêt. Sensation de fraicheur, accentuée par des fields recordings. Mais cela ne dure pas longtemps, rapidement les 2 protagonistes nous accompagne dans leur voyage, placé sous le signe de la découverte musicale : sons concrets ? électroniques ? Surement les deux, modulés et retravaillés, pour mieux nous happer dans leur univers. Joué tout en justesse et dans la simplicité, l'album s'ouvre ainsi rapidement à d'autres sonorités plus électronique, mélangeant acoustiques et expérimentations : synthétiseurs, orgues, phonographies, travail de construction au laptop pour des drones lancinants et étirés, parsemés de sons concrets. Tout ici est géré au mieux pour caresser l'auditeur dans le sens du poil : enchainement des ambiances, musique parfois sombre, parfois tortueuse ou tout simplement belle et émotive. C'est cela la force de ce duo, un savant mélange d'ambiances parfaitement ordonnées créant une errance musicale magnifique. On se laisse happer, parfois on la délaisse ou on l'oublie mais on se fait rapidement rattraper. Infra basses, vents lointains, sons sourds, quelques mots chuchotés, comme si la musique venait nous parler directement dans le creux de l'oreille. Man From Deep River succède ainsi les ambiances durant un peu plus de 70 minutes dans la droite lignée des albums précédents dont ils nous offrent ici le meilleur. Magnifique !

Bass Communion & Freiband - Haze Shrapnel




















Bass Communion /
Freiband - Haze Shrapnel

My Own little label - 2008


Un morceau original et son remix, voile ce qu'offre ce mini CD édité par My Own Little Label. Bass Communion offre le titre original en nous proposant une musique planante ou sont distillées quelques notes et harmoniques de guitare très vite modulé par laptop. La superposition des nappes et des ambiances cycliques offrent un paysage aride, voir lunaire se rapprochant d'une complainte. Quelques vrombissement de guitares s'étirent dans l'éternel musicale... Car malgré le format imposé du CD 3'', ce haze shrapnel semble ne plus en finir, offrant une musique contemplative dont le remix de Friedband étire à son paroxysme. Seul l'ambiance du titre original est gardé, peut être quelques secondes. Par un travail de filtres, ce remix offre un long drone brumeux ou s'échappe quelques bribes du morceau original telles des spectres qui appelleraient à ressurgir...