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Lucio Capece - BB [Dvdr]


Lucio Capece - BB
A question of re-entry - 2007
Voici un DVD live comme on a rarement l'occasion d'en voir. Tout d'abord le support en lui même : un dvdr dans un boîtier plastique noir au format cd avec un l'artwork plus que simplet. Ensuite, ce qu'il offre musicalement. Pour commencer il faut présenter le personnage : Lucio Capece est argentin, il joue du saxophone (soprano) en solo mais aussi au sein de groupes ou en duo avec d'autres artistes adeptes comme lui de l'expérimentation (Toshimaru Nakamura, Axel Dorner, Mattin, etc.) . Les guillemets sont ici très importantes car jamais vous n'entendrez (et ici verrez) un solo de saxo comme on peut l'entendre dans une formation jazz classique. A travers ce DVD qui contient 2 live très différents, Lucio Capece expérimente toutes les façons d'utiliser cet instrument des plus classique. Sur le premier live qui est un concert à Berlin de 2006, le saxophone est utiliser ici presque comme un objet . Assis sur une chaise avec à coté de lui un petite table ou est posé une multitude de choses, Lucio est prêt pour son show. Ainsi s'il commence par souffler dans son instrument, il n'en sort que des drones de vent, variant au gré des touches. Le son est alors modulé et travaillé en faisant intervenir différents objets souvent très simple, placé devant ou dedans le saxo : boîtier de tour de cd avec lequel il crée des variantes dans le son en l'éloignant ou en le rapprochant, balle de ping pong qui crée des frottements, vibromasseur (en fonctionnement s'il vous plait !), mais aussi archer frotté le long du saxo ou sur le bec et bien d'autres expériences que je vous laisse le plaisir de découvrir. Au final c'est un live de 23 petites minutes ou l'on est tour à tour surpris, scotché et entraîné au gré des sons et de l'ambiance qui règne. Le second live, d'un peu plus de 10 minutes, se déroule quant à lui à Buenos Aires au No Spaghetti festival de 2005. Toujours assis sur une chaise, ici la musique n'a rien a voir ; grâce à un procédé de feed back et quelques pédales, il nous balance ici un show dans la pure tradition hard noise, tendu et violent. Bon... je sais pas trop comment sa marche mais c'est impressionnant. Ultra concentré, il bouge lentement son instrument dans tous les sens, faisant varié les tonalités au gré des touches et des mouvements. Il se lève même nous offrant alors presque une danse transcendée par la musique. Le concert se finit assis, dans une grosse montée pour se couper net et laissé le public, comme le spectateur, scotché par ce qu'il vient de vivre. Trop court à mon goût, il me donne envie de le revoir après son passage au festival NPAI à Partenay en 2006. Comme dans ce DVD, il avez joué de son instrument de façon acoustique mais aussi d'une façon débraillée au sein du groupe qu'il a créé avec Mattin au nom plus que révélateur : No More Music.

Atmosphere



Petit passage à l'émission Atmosphere sur radio Pulsar le 18 Octobre 2009 :
1 heure de son : 30 minutes ambiantes, 30 minutes noise.

Ecouter en ligne

Playlist : Artiste - titre du morceau (label, année)
1. Janek Schaefer - the ruined city (room40, 2006)
2. Pali Meursault - the garden of la Fabroque de Briques at sunset (universinternationnal, 2008)
3. Günter Müller & Steinbrüchel - geneva part ii (list, 2005)
4. Tim Hecker - borderlands (kranky, 2009)
5. Tomas Korber & Günter Müller - Beijing Crossroad (nexsound, 2004)
6. Fennesz / Rosy Parlane - untitled (Synaesthesia, 2000)
7. Freiband & Kouhei - (Under The) Waalbrug, Nijmegen (nexsound, 2004)
8. Anthony Pateras & Robin Fox - Apocalypse Now & Then (EMego, 2006)
9. Gert-Jan Prins - risk3 (Mego, 2004)
10. Otomo Yoshihide - PLS-07 (sonic factory, 1997)
11. Merzbow & John Wiese - Bonanza (Misanthropic Agenda, 2005)
12. Antoine Chessex - Power, stupidity & ignorance (le petit migon, 2009)

Robin Fox Laser Show Confort moderne

Robin Fox nous a fait une démonstration de son gros laser ... C'était le 9 Octobre au Confort Moderne : orga Jazz à Poitiers


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MATTIN MATTIN MATTIN MATTIN MATTIN MATTIN MATTIN MATTIN

Petites vidéos sélectionnées de Mattin et de son compère Lucio Capece avec lequel il se produit au sein de NMM. On a découvert Mattin et Lucio Capece lors du défunt festival NPAI qui se déroulait à Parthenay puis à Niort pour sa dernière édition. Notre premier rencontre avec Mattin s'est passé en pleine après midi lors de son concert dans une petite salle. Plongés dans le noir complet, rares sont les personnes qui sont restées jusqu'à la fin de cette performance ! Au centre de la salle, un laptop posé sur une caisse, devant, le public, qui se demandait ce qui allé bien pouvoir lui arriver. Mattin arrive alors, habillé de noir (je ne me rappels plus s'il avait des lunettes de soleil mais c'est fort possible), il ouvre son laptop (seule présence d'une lumière), nous regarde et commence à tourner autour de la caisse. Lentement, il tourne et tourne, avec son laptop à bout de bras, sans aucun son; des fois il lève la tête pour regarder le public ou pour regarder l'écran de son ordi mais toujours rien... Le public quant à lui se vide "qu'est ce que c'est que ces conneries" en dira un en partant. Les autres restent, se demandant ou cela va mener. Durant ce long moment d'incertitude, les gens se regardent, quittent la pièce et pendant ce temps là, Mattin change de sens et crée une tension palpable et étrange (ou de l'ennui pour d'autres). On voit le coup arriver ou tout du moins on se pose des questions : c'est quoi ce type ? (j'avais jamais rien écouter ou vu de lui), il va nous faire une performance ou il ne va sortir aucun son ? son laptop est programmé pour sortir du son à un moment donné ? il va sortir du gros son hard noise pour nous défoncer ? Et bien oui, au bout de peut être 25 ou 30 minutes (j'exagère pas du tout), et après de nombreux tours et de gros noeud dans les câbles, il envoie la sauce et c'est plus le même : grosse noise, hurlement de dégénéré (dans son micro de PC, imaginer le son...), bonds sur le (reste) du public puis feedback de sa voix ... C'est venu si soudainement, par surprise, que je ne sais plus trop combien de temps sa à durer (moins de temps que la première partie de la performance, sa c'est sure). Fin du concert, il sa poser son laptop dans les gradins et se barre, avec du son qui sort encore des enceintes du PC et là c'est un grand moment de questionnements : va t-il revenir ? est ce bien fini ? Il faudra bien 5 ou 10 minutes pour que le public arrête de s'agglutiner autour du PC et sorte de la salle...

On en sort pas indemne d'un concert de Mattin. Plus tard le concert de NMM, dans une grande salle (pas très bonne pour ce genre de concert) avec Lucio Capece et Mattin, toujours au laptop. Et là sa continue : comment en type peut il sortir des sons pareils de son saxo, surtout quand il ne souffle pratiquement jamais dedans ? Système qui me dépasse techniquement (mais comment sa marche ?), les deux types font du feedback/larsens en grattant parfois leurs instruments sur les enceintes. Ce concert était mémorable, de la putain de noise qui t'enfonce dans ton siège tel un avion au démarrage. C'était super bon et peut être un peu court, surtout quand une fois de plus, c'est le grand silence et que les artistes sont encore sur scène tels des statues : ils vont rebalancer la sauce ? et non, mais c'est pas grave...

La dernière rencontre avec Mattin, c'était lors de la dernière édition en 2008 du festival NPAI avec Jean-Luc Guionnet (dispositif électro-acoustique), Seijiro Murayama (quelques éléments de batterie) et un autre type à la guitare électrique(désolé pour son nom....). Une fois de plus, c'était une expérience hors du commun : prestation minimaliste, le concert se déroule au milieu de la salle, à même le sol. Sa commence par le type qui gratte sa guitare (non branché, enfin je crois) avec l'impression qu'il va arracher ses cordes. Sa dure bien 20 minutes tout seul, sans aucuns autres sons : Mattin est debout, habillé tout de noir avec lunette, laptop à l'épaule, tel une statue. Quand on sait ce qu'il avait envoyé deux ans auparavant, il faisait peur et on savait qu'il pouvait se mettre à gueuler ou à balancer un gros larsens à tout moment. Seijiro Murayama, impassible, ne bouge pas d'un poil quant à lui. Durant le concert il ne sortira que très peu de sons. Guionnet, lui, a un fil électrique dans la bouche avec un micro, et puis pleins de trucs étranges sur sa table qui font des sons électroniques pas très communs... Et là, la même scène se passe, les gens commencent à se barrer, marre qu'il n'y est rien qui se passe. Ultra minimaliste ou chacun des mouvements d'une personne s'entend, comme si cela faisait partis de la prestation... Et là, quand on commence à se dire "jvais mbarrer aussi boire une bière", Mattin envoie un hurlement extrême qui a du faire bondir tout le public (mais pas les artistes), sa dure 15 secondes et sa repars comme avant : petits sons mais pas vraiment dans la même ambiance. Quelle tension ! j'avais jamais ressenti sa durant un concert : la trouille que Mattin se remette en mouvement car lui, il s'est remis dans sa première position comme si de rien n'était. Ce sera comme sa durant un peu moins de 50 minutes, sons électro-acoustiques, tapotement sur caisse claire, guitare avec encore toutes ces cordes entrecoupé de beuglement de Mattin. A la sortie du show, on était complètement déboussolé : qu'est ce que c'était que cette performance ? c'était bien ? bah je sais pas... comment enchaîner avec un autre concert ? boire une bière

Alors ces vidéos ne retransmettent pas ce que l'on peut ressentir durant de tels concerts mais sa peu donné l'eau à la bouche, surtout lorsque Mattin risque de passer en Décembre sur Poitiers.








WITH LUCIO CAPECE IN NMM = NO MORE MUSIC



Rencontres improvisées du Prieuré de Saint Sulpice

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Voici quelques photos (pas terribles et vraiment en nombre restreint...) prisent lors des premières rencontres improvisées de Saint Sulpice. Sur un site magnifique (prieuré, pleine campagne) et dans une ambiance familiale (repas fait maison, bières à volontés, etc.) des concerts aux formations improvisées à la dernière minute ("décidés lors du repas sur un coin de nappe" !). En espérant une suite car ce weekend de concerts étaient tout simplement bon.













Le logiciel libre ?

Cette étude a été réalisée dans le cadre d'un travail universitaire. Des études sur le logiciel libre bien plus complètes et poussées existent sur Internet. Mon intérêt pour les logiciels libres étant récent et les limites de recherche/rédaction/mots (4000 mots) , il comprend très certainement des imperfections/oublis (et j'espère pas plus) et n'intéressera sûrement pas le "connaisseur".
Néanmoins ce travail, qui se veut sociologique, permet d'appréhender "la communauté du logiciel libre" et de connaître les bases de ce mouvement.


'''LE LOGICIEL LIBRE : '''

'''UN MODE DE DEVELOPPEMENT COOPERATIF '''
'''AU PROFIT DE TOUS'''



La démocratisation de l'ordinateur personnel et de l'Internet haut débit a entraîné une pénétration de l'informatique dans la société, parlant de « fracture numérique » en écho à la « fracture sociale » pour les personnes exclues de ce phénomène. Les logiciels libres ou « open source » peuvent répondre à ce soucis par leur mise à disposition le plus souvent gratuite, s'opposant ainsi aux coûts d'acquisitions des logiciels propriétaires. D'abord réservé à un cercle d'experts et de chercheurs dans les années 80, ce mouvement s'internationalise à l'ensemble de l'informatique dans les années 90 puis se révèle au grand public depuis quelques années, accentué par la crise économique. Ce développement rapide met en question la prééminence des logiciels propriétaires développés par les grandes entreprises du secteur informatique. Aujourd'hui, sans forcément le savoir, certains logiciels libres se trouvent présents dans l'environnement de l'utilisateur du fait de leur facilité d'acquisition et de leur ressemblance avec des logiciels propriétaires déjà bien connus: Open Office pour Microsoft Office ou Mozilla Firefox pour Internet Explorer, par exemples.


Mais qu'est-ce qu'un logiciel libre ou open source ? Sa philosophie est née en 1984 avec Richard Stallman, un informaticien du MIT (Massachsussets Institute of Technology). En lançant son projet GNU, Stallman voulait s'opposer à l'ensemble du mouvement en cours, de privatisation des programmes qui auparavant étaient le plus souvent libres de droits. Ainsi le logiciel libre s'oppose au logiciel propriétaire. Un logiciel propriétaire est un logiciel ou seuls les droits d'utilisation sont vendus. Il est interdit de modifier ce logiciel, de le copier ou de le redistribuer sans autorisation spécifique (et donc d'aider son proche). La majorité des logiciels qui sont sur le marché sont propriétaires. Windows, la suite Microsoft Office ou Internet Explorer sont des systèmes ou logiciels propriétaires. Certains logiciels sont propriétaires mais ont des droits plus ouverts : c'est le cas des logiciels « freeware » ou « shareware ». Dans le premier cas ceux-ci peuvent être redistribués mais pas modifiés et dans le second , il s'agit de version d'essai d'un logiciel propriétaire. Dire qu'un logiciel est libre nécessite la diffusion du code source, le code génétique du programme. C'est pour cela qu'on dit du logiciel libre qu'il est open source. Ainsi, un logiciel est libre car sa licence dite libre donne à chacun le droit de l'utiliser, de le modifier, de le dupliquer et de le diffuser (donner ou vendre). Richard Stallman a pour cela créée la notion de « copyleft » lors de la rédaction de la première licence libre (GPL) en opposition à celle de copyright : l'un défendant la propriété, l'autre prévenant l'appropriation abusive. Aujourd'hui ces licences sont nombreuses et on les retrouve appliquées à tout type de création et publication numérique ou non : manuels d'utilisations, encyclopédies collaboratifs de type Wikipedia (passé d'une licence GPL à Creative Commons depuis cette année), musiques, photos, textes, etc.


Aujourd'hui les médias ou sites internet d'actualités spécialisés évoquent de plus en plus cette pratique ou cette notion et parlent de « mouvement du logiciel libre », de « monde du libre » ou bien encore de « communauté ». Mais que regroupent-ils ? Un mouvement est une impulsion collective visant à contester ou défendre une certaine conception. La spécificité du logiciel libre est qu'on peut y inclure tout la chaîne, allant du programmateur à l'utilisateur à ceux qui promeuvent leur utilisation. Ce dernier profil fonde la communauté qui désigne tout regroupement de personnes ou de structures qui ont des liens entre elles ou/et ont des intérêts, une culture, des caractéristiques communes, dans un domaine plus ou moins restreint.

Les logiciels libres sont élaborés selon un modèle de développement coopératif (ou communautaire) qui peut être volontaire ou bénévole mais aussi intéressé dont l'Internet (et son réseau) constitue le support de travail principal. Ce modèle de création plutôt horizontal « favorise la démocratisation et la diffusion de l'innovation en constituant un patrimoine universel de connaissances, de méthodes et d'outils logiciels accessible à tous »Livre Blanc : les modèles économique du logiciel libre, APRIL. Ceux ci s'opposent aux logiciels propriétaires développés par des sociétés privées dont l'organisation se base sur un modèle pyramidal et fermé d'entreprise et dont la connaissance développée va à l'encontre de cette universalisation du savoir. Les logiciels libres sont créés souvent en opposition à des logiciels propriétaires mais ont toujours été un laboratoire et une source d'innovation permanente pouvant entraîner le mouvement inverse : une appropriation par des sociétés privés d'informatique de logiciels libres. Un mouvement se construit toujours face à autre chose et celui de l'open source s'est largement construit (mais pas seulement) contre Microsoft qui détient et entretien un quasi monopole sur le marché informatique et contre tous logiciels propriétaires. La première réalisation marquante du mouvement est celle de la création de Linux en 1991 qui proposait pour la première fois un système d'exploitation totalement libre et ouvert alternatif à celui de Windows et Mac.

Comment s'est construit ce mouvement qui propose un système économique différent de celui du Marché ? Quelles sont les bases de son développement et de sa philosophie? C'est ce que nous verrons dans une première partie car l'étude préalable de son histoire est obligatoire afin de mieux appréhender le Mouvement du Logiciel Libre. Qui sont ces développeurs de logiciels libres et pourquoi s'investissent-ils dans ce mouvement ? Comment leur travail individuel se mue en action collective pour donner lieu à une création unique ? C'est dans cette seconde partie qu'est le cœur du sujet et l'intérêt de ce travail sociologique : voir ce qui motive ce travail bénévole ou volontaire, organisé de façon coopérative par delà les frontières et réunit sur le réseau Internet donnant lieu à la création de logiciels libres gratuits et performants disponibles à tous.

Mon intérêt pour les logiciels libres étant récent, ce sujet m'a semblé intéressant afin de mieux comprendre ce mouvement et montrer son mode de fonctionnement coopératif basé sur un mode d'organisation différent de l'économie de marché et véhiculant des idées éthiques proche de l'économie sociale et solidaire. Ce document se base sur différentes études réalisées (voir bibliographie en fin de document) et mon ressenti vis à vis de ce mouvement et de ses avantages.


'''I. Histoire et idéologies du logiciel libre'''


Dans un premier temps nous verrons comment s'est construit ce Mouvement du logiciel libre pour ensuite voir les valeurs défendues et les avantages qui en découlent pour tous.


'''A/ Naissance et développement'''


Le mouvement du logiciel libre se comprend comme une réaction aux changements intervenus dans l'industrie informatique au tournant des années 1970-1980, au moment ou apparaît les premiers ordinateurs personnels. Jusqu'à cette date, les utilisateurs et les programmeurs sont souvent les mêmes personnes et peuvent librement modifier les logiciels, quand bien même ceux-ci sont soumis au copyright, dans un but de recherche et de développement coopératif entre utilisateurs expérimentés et grandes firmes productrices de matériels. Dans les années 80, de nombreux entrepreneurs ambitionnent de faire de l'ordinateur un objet de consommation comme les autres et donc de passer d'une informatique du savoir à un informatique commerciale. Ces sociétés décident alors d'imposer des logiciels propriétaires en privatisant le code source du logiciel auparavant libre et que s'échanger les chercheurs. L'utilisateur doit alors acheter le logiciel et ne peut plus l'adapter à ses souhaits et en cas de bogue se retrouve dépendant du bon vouloir de l'éditeur du logiciel. Cet accès limité empêche donc la communauté des informaticiens de collaborer pour améliorer et développer de nouveaux programmes.

C'est dans ce conteste que Richard Stallman décide en 1983 d'entreprendre la programmation d'un système d'exploitation entièrement libre (baptisé GNU), marquant ainsi sa volonté de se démarquer des nouvelles pratiques de l'informatique commerciale et de retrouver l'esprit coopératif d'antan. L'intérêt suscité par le premier logiciel créé en 1985 (GNU Emacs, logiciel de texte entièrement adaptable aussi bien utilisable pour faire du développement que du traitement de texte ou de gérer du courrier électronique) incite Stallman a fondé la Free Software Foudation (FSF) la même année. Celle-ci acceptait des dons, distribuait des copies de logiciels libres, des manuels d'utilisations libres et permit de financer et développer de nouveaux programmes libres. Fonctionnement particulier car ne reposant pas sur les règles de la théorie économique, la fondation proposait en téléchargement libre ces productions tout en vendant des copies.

Une communauté de travail s'est alors constituée autour du projet GNU ayant pour ambition de créer un nouveau système d'exploitation proche du noyau UNIX devenu propriétaire entre temps et dont le code source n'était plus accessible. Les logiciels libres créés fonctionnant sous UNIX, les développeurs s'attardèrent sur leur mise à jour du fait des évolutions de ce noyau et le système GNU prît du retard. Le projet ambitieux de départ était techniquement difficile à réaliser et c'est un étudiant finlandais (Linus Torvalds ) indépendant de la FSF qui réalisa ce noyau libre qu'il nomma LINUX. Linus Torvalds rejoint alors le mouvement du logiciel libre et avec tous les logiciels de base d'un système d'exploitation créés par la FSF, cela donna la naissance de GNU/Linux, proposant une alternative gratuite et libre à ceux de Windows et de Mac.

Le mouvement du logiciel libre n'aurait pu connaître un tel développement sans l'apparition du Net et réciproquement. Ceux-ci ont des racines communes. La création d'Internet en 1969 avait pour but de « faciliter l'échange de ressources entre les ordinateurs de différents centres de recherche informatique […] pour permettre l'avènement d'un espace libre de partage de ressources et de communication entre chercheurs afin de d'assurer une avancée plus rapide de la recherche »Jeremy Blaimpain, Liliane Palut, résistance sur internet, utopie technologique contre logique marchande. Le développement du Net dans un premier temps a permis de regrouper des réseaux de chercheurs et avec sa démocratisation dans les années 90 a permis d'accélérer le travail collaboratif et de regrouper des communautés isolées dans le monde autour de projets communs. Ainsi selon un étudeNetcraft, octobre 1999 55% des sites web n'existeraient pas car une partie des outils permettant leur fonctionnement est le fruit de ses années de recherches et sont restés des logiciels libres.Parallèlement la mise en place de « listes de diffusion » ou de « groupes de discussion » à l'intérieur de ces groupes ont permis l'émergence d'un « mouvement du logiciel libre ». Dans un premier temps ils étaient utilisés pour échanger des informations sur des projets, pour permettre le travail en commun à distance puis par la suite, en plus de ces sujets techniques sont apparus des sujets socialisant de type culturel.

Aujourd'hui le mouvement du logiciel libre s'exprime et se développe toujours sur Internet mais pas uniquement. Ainsi les logiciels ou systèmes d'exploitations libres sont téléchargeables librement et gratuitement sur le Net. Ceux-ci peuvent fonctionner sur des ordinateurs de vieilles générations et lutte contre le consumérisme des technologies informatiques entretenu par de grandes entreprises.


'''B/ Principes et philosophies'''


Les logiciels libres sont bien un mouvement au vu des différentes prises de position sur tel ou tel sujet par les communautés. Tout commence par la formalisation des principes du logiciel libre en 1989 par la création de la première licence copyleft (en opposition à copyright) : la General Public Licence (GPL). Licence légale, écrite en collaboration avec un juriste spécialisé en droit de la propriété intellectuelle, elle garantit quatre libertés fondamentales :


** la liberté d'exécuter le logiciel, pour n'importe quel usage
** la liberté d'étudier le fonctionnement d'un programme et de l'adapter à ses besoins (ce qui suppose l'accès au code source)
** la liberté de redistribuer des copies (de manière gratuite ou payante) et donc d'aider votre voisin
** la liberté d'améliorer le programme et l'obligation de rendre publiques les modifications afin que chacun puisse en bénéficier

La GPL et la FSF (Free Software Foundation)sont considérées comme le courant de pensée le plus radical dans le mouvement du libre : celui des libertaires. « Afin de garantir vos droits, nous avons dû introduire des restrictions interdisant à quiconque de vous les refuser ou de vous demander d'y renoncer. Ces restrictions vous imposent en retour certaines obligations si vous distribuez ou modifiez des copies de programmes protégés par la licence »Préambule de la GPL. Cette licence oblige par exemple lors de toute modification du logiciel de le redistribuer sous GPL. Le rare compromis est le droit de ne pas divulguer les modifications si le programme reste à usage privé.


La GPL est rapidement devenue « La » licence de référence qui a permis de poser les bases du développement d'une multitude de nouvelles licences (Creative Commons, Art Libre, etc.) mais avec des variantes permettant de verrouiller l'aspect libertaire de la GPL. C'est le cas d'un second courant de pensée né en 1998 avec l'Open Source Initiative (OSI) générant de nouvelles licences moins contraignantes que la GPL et ses dérivées. Elle permet ainsi d'appliquer le modèle des logiciels libres dans le monde de l'entreprise, mettant en avant les avantages pratiques (meilleurs que les logiciels propriétaires) plutôt que leur aspect social et éthique défendu par la FSF. Elle a permis d'asseoir l'émergence de sociétés spécialisées dans le logiciel libre qui les vendent à des entreprises et assurent leur maintenances et adaptations au monde numérique. Les modèles économiques sont ainsi entrelacés et créent un foisonnement de réalisations et de débats autour des logiciels libres.


La finalité du copyleft est la promotion du savoir, du progrès, de la connaissance et surtout de l'appropriation par tous de l'informatique. C'est un mouvement éthique et philosophique, basé sur le partage et l'entraide. Ainsi, au lieu de réserver l'œuvre au seul profit de l'auteur, il est mis à la disposition de façon libre et gratuite à toute personne. Il permet à l'utilisateur de pouvoir bénéficier de logiciels performants en constante amélioration maintenue par une communauté, passionnée du code informatique et disponible. Le mouvement du logiciel libre a ainsi produit des réalisations importantes dans l'histoire de l'informatique mais a aussi développé un ensemble de valeurs et de modes de fonctionnement qui ont créé une certaine idéologie. L'informatique et sa connaissance ne doivent pas être réservés à un cercle d'experts. L'ordinateur dans la société d'aujourd'hui ne doit pas être seulement réservé à des personnes ayant les moyens. Si tout le monde ne peut pas être créateur de logiciels ou contributeur, ceux-ci doivent être disponibles à tous et ne pas être enchaînés au bon vouloir d'éditeurs.


Prenons l'exemple de Microsoft. Aujourd'hui 95 % des ordinateurs sont vendus avec le système d'exploitation Windows. Chaque nouvelle version demande un ordinateur plus performant que le précédent. De plus il n'apporte que de très minimes changements qui ne sont pas toujours à l'avantage de l'utilisateur (batterie de logiciels propriétaires pré-installés en version d'essai) empêchant par exemple l'utilisateur d'installer l'ancienne version de Windows avec laquelle il était plus à l'aise. Microsoft Word à chaque nouvelle version entraîne une nouvelle extension de son fichier (le bien connu .doc) gênant l'inter-opérabilité entre ses propres versions et obligeant les utilisateurs à s'approprier la « dernière version » pour être à jour. Etc.


De manière pratique et pour l'utilisateur landa, la force du logiciel libre est l'inter-opérabilité entre les logiciels et les fichiers ainsi que sa transparence en terme de sécurité et de protection des droits individuels. L'installation d'une version de Linux peut se faire sur un ordinateur dit « dépassé » et permettra d'avoir les mêmes utilisations qu'avec un ordinateur récent fonctionnant sous la dernière version de Windows. On y installera que les logiciels nous semblant nécessaires et nous permettra de rester maître des applications du système d'exploitation. Pour la suite bureautique, Open Office pourra être installé, le logiciel de vidéo VLC n'obligera pas l'utilisateur à télécharger les dernières versions de codecs vidéos propriétaires nécessaires, Mozilla Firefox propose bien plus d'applications et de nouveautés pratiques que Microsoft Explorer, l'installation d'un anti-virus ne sera que très rarement nécessaire (en effet les virus se basent sur les fichiers .exe pour se développer sous Windows, ce qui n'existe pas sur Linux; de plus les pirates utilisent le plus souvent Linux pour développer leur virus...), etc.


Tous ces différents points montrent bien la philosophie du logiciel libre liée à la liberté, à l'appropriation par tous des moyens informatiques, pouvant empêcher cette fracture numérique et le consumérisme attaché autour de l'informatique. Mais qui sont ces personnes qui contribuent de façon volontaire, bénévole ou intéressée au mouvement du logiciel libre. Comment s'organisent ils ?


'''II. Typologie des développeurs et modèle coopératif d'organisation'''


Après avoir vu le profil du développeur, ce passionné de code informatique qui contribuer à l'élaboration de logiciels libres, nous verrons comment s'organise la « chaîne » du développement coopératif du créateur à l'utilisateur.


'''A/ Profils et engagements des développeurs'''


Après un première partie plutôt quantitative du profil « type » du développeur du logiciel libre, nous verrons de manière plus précise ce qui motive ces personnes à s'investir.

Le développeur de logiciel libre rejoint le profil type que l'on peut se faire : « un homme, jeune, seul avec son PC et qui a du temps libre ». Lors de la réalisation de l'étude FLOSS en 2002 seulement 1,1 % étaient des « développeuses ». Dans l'ensemble, ceux ci ont entre 14 et 73 ans et la majeur partie d'entre eux ont entre 16 et 36 ans. L'année d'engagement dans le mouvement du logiciel libre correspond à l'émergence de l'Internet dans les foyers dans un premier temps puis du haut débit dans un second temps : de 1992 à l'an 2000 passant de moins de 2% à plus de 14%. Presque 60% des développeurs vivent seuls, le restant étant soit marié (21%) soit en couple (19%). Les développeurs ont suivi des études en université (70%) et sans surprise ceux-ci à 80% ont fait des études d'informatique, le restant étant majoritairement des étudiants dans d'autres cycles, extérieur à ce milieu. La majeur partie des développeurs (80%) sont des employés ou leur propre patron, les autres n'ont pas d'emploi et 17% d'entre eux sont des étudiants.

Au niveau des nationalités, il ressort de l'étude que la France est le pays où il y a le plus de développeurs en logiciels libres (16,4%), suivi de l'Allemagne (12,4) et des États Unis (10,3%). Au niveau du nombre d'heures passé à développer par semaine, celle-ci a une amplitude allant de moins de 2 heures à plus de 40 heures ! Ces chiffres ne prenant en compte que les heures extra-professionnelles, la majorité (26,1%) y passe entre 2 et 5 heures, 22,5% moins de 2 heures et 20,9% entre 6 et 10 heures par semaines.

Un autre point intéressant est le nombre de personnes concernées par un projet de développement. Comme nous le verrons plus tard ceux-ci sont seulement la partie immergée de la communauté du logiciel libre et de ce travail coopératif. Ainsi 72% des projets comprend entre 1 et 5 développeurs, 19% entre 6 et 10 et 6% entre 11 et 20. Seul 0,5 % en regroupe plus de 100; on peut par exemple citer le projet Debian qui comprend plus de 1000 développeurs actifs.

Mais qu'est ce qui motive une personne à s'investir dans le développement d'un logiciel libre? Dans « Le travail des développeurs de logiciels libres », les auteurs identifient 4 logiques d'engagements à laquelle il convient d'en ajouter une. Leur point commun reste souvent la volonté de défendre les libertés des utilisateurs de logiciels et de promouvoir leur usage mais aussi de lutter contre les monopoles (notamment Microsoft). Les profils sont plutôt variés : le premier correspond à une activité désintéressée équivalente à la recherche publique. Il s'agit d'un mathématicien en université qui pour le besoin de ses recherches utilisait un logiciel libre. Son utilisation l'a entraîné à participer à la conception du logiciel. On peut remarquer que ce profil rejoint celui des premiers développeurs de logiciel des années 70 qui mélangeaient recherche et développement. Pour lui ce mode de développement est convivial, efficace et s'oppose à l'intégration des logiciels dans l'économie de marché.

Le second profil correspond à une activité alternative, transposée dans les services marchands. Passionné de programmation informatique, cet individu a participé à l'élaboration d'un logiciel libre pour les besoins de la société dans laquelle il travaillait. Dans un premier temps il le faisait sur son temps libre puis dans un second temps à temps complet du fait de sa situation de sans emploi. Une fois le logiciel fini, il ouvre une société qui commercialise des services autour de ce logiciel. Pour lui, il s'agit d'un modèle productif alternatif plus performant que le modèle classique des logiciels propriétaires (et donc des entreprises classiques) lorsque ces sociétés du logiciels libre se mettent en réseau et travaillent en collaboration.

Le troisième profil correspond également à une personne fondatrice d'une société basée sur les logiciels libres. Pour lui il s'agit d'une activité innovante, correspondant à un créneau commercial. Pour lui le modèle d'entreprise reste proche de l'entreprise classique. Il s'agit de bénéficier du mode de production du logiciel car il permet de diminuer les coûts de recherche et développement, de diminuer le nombre de développeur par projet car la communauté reste active dans les projets. Il revendique son appartenance à la sphère économique en opposition à la sphère philosophique du logiciel libre qu'il juge sectaire.

Le quatrième profil d'engagement dans le logiciel libre est lié à une activité porteuse (fondateur d'une société de développement d'applications basé sur un serveur libre), soutenue par un militantisme poussé... Il contribue activement au développement de ce serveur et en fait la promotion en parallèle de son activité professionnelle. Il a également créé l'une des premières associations de promotion des logiciels libres. Pour lui ce travail de popularisation du libre, d'évangélisation à l'attention de managers ou décideurs, d'aide à contrer les attaques qui peuvent arriver contre le libre » est complémentaire de son activité professionnelle qui a « intérêt à encourager le développement du logiciel libre à tous les niveaux ».

Un dernier profil pourrait être développé ne correspondant pas à ceux pré-cités. Il s'agit de développeurs pour qui le code informatique constitue un art et qui développent des logiciels spécifiques pour les artistesPar exemple, l'Association Goto10 à Poitiers, regroupant un collectif d'artistes internationaux. Le code est l'expression des compétences et de la personnalité du développeur passionné. Ils considèrent que les logiciels propriétaires contraignent le travail des artistes par leur environnement graphique, comparant le choix d'un logiciel à celui d'un pinceau pour un peintre. Pour eux le logiciel libre permet de s'affranchir de ces contraintes et permet à l'artiste d'être maître de ses outils.

Ces développeurs constituent le premier socle de la communauté du logiciel libre. Sans eux les logiciels libres n'existeraient pas mais ne suffiraient pas à créer ce « mouvement du logiciel libre ».


'''B/ Développement coopératif et communauté '''


Fonctionnant sur une organisation horizontale et reposant sur le partage d'informations, ce modèle d'organisation coopératif est opérationnel et offre des réalisations importantes. Eric S. Raymond (figure importante du logiciel libre) dans un article intitulé « La cathédrale et le bazar » décrit ce modèle de développement. Il utilise ces métaphores afin de comparer le développement de programmes dans les grandes entreprises régies par des règles strictes de l'entreprise et du secret de fabrication « la cathédrale » au « bazar », pour parler du modèle apparemment désordonné qui règne sur internet du développement coopératif.

La communauté du logiciel libre englobe le créateur ou l'initiateur d'un programme au groupe de développeurs qui travaille autour de lui, à l'utilisateur et aux médias qui relaient les informations et promeuvent le logiciel libre. Ainsi tout projet naît du besoin d'un développeur. Si celui-ci peut lancer un appel afin de constituer une équipe, le plus souvent il va développer une partie du programme seul. C'est lorsque ce projet suscitera l'intérêt que le premier maillon de la communauté se greffera. Il deviendra alors le responsable de projet logique et le travail de développement pourra continuer par l'apport de compétences et de connaissances des autres. L'absence de pression financière, le travail collaboratif assuré par des outils performants issus du logiciel libre (de type TRAC, utilisé par la NASA notamment) permet de réaliser des programmes de qualité au même titre qu'une approche académique d'entreprise.

Le second maillon important dans la communauté du logiciel libre et qui participe activement à ce travail collaboratif est l'utilisateur du logiciel. Ceux-ci jouent un rôle déterminant dans le processus et permet d'intégrer le néophyte au projet. Ainsi l'utilisateur du logiciel libre n'est plus considéré comme un simple client final comme chez les éditeurs classiques mais peut devenir partie prenante de la conception. Lors de l'exploitation du logiciel, l'utilisateur peut faire remonter les bogues, proposer des améliorations sur des listes de diffusion qui seront alors débattues et potentiellement prises en compte par la communauté de développeurs. L'ouverture du code du logiciel confère un privilège aux utilisateurs de logiciels libres : celui de bénéficier rapidement des mises à jours corrigeant les bogues et les failles de sécurité car n'importe quel développeur peut apporter sa correction. Une autre façon active de participer est de proposer des traductions du logiciel, des manuels d'utilisations, de l'aide, etc. Si l'idée vient à une personne de traduire un logiciel dans un patois quelconque, cela sera tout à fait possible et encouragé par la communauté. Le manuel d'utilisation est également un élément important que le développeur prend rarement le temps de faire lui même, trop absorbé dans l'écriture de son code. Une personne ou un groupe pourra alors écrire ce manuel qui diffusé sous licence libre permettra à tout autre personne de le reprendre,de le compléter et de l'améliorer. Si le manuel n'existe pas et que l'on ne souhaite pas s'y investir, il existera toujours des forums d'entraide à la réactivité importante ou des associations locales d'aides. C'est ainsi que des Groupes d'Utilisateurs de Linux (GUL) se forment et se répartissent sur le territoire, fervents défenseur du logiciel libreA Poitiers l'APP3L organise, par exemple 2 rencontres par mois et propose de l'aide en ligne à travers des forums ou tchat. Ces groupes proposent des conférences, des rencontres régulières dans des lieux publics où ils apporteront leur aide et vous « vendrons » les vertus du logiciel libre. Ils organisent également des « install party » qui sont des moments de rassemblement permettant l'installation d'un premier Linux et d'aide à la prise en main. On voit bien ici comment ce modèle d'organisation permet un foisonnement d'idées et de débats permettant une socialisation entre des individus et donc vecteur de la création d'une communauté du logiciel libre.

Le dernier maillon sont les sites de promotions du logiciel libre, de stockage de collections de logiciel libre, de manuel d'utilisation et vecteur d'information autour de faits de société et intéressant de près ou de loin l'Internet et le logiciel libre. Sans eux, le néophyte pourrait continuer de croire qu'un ordinateur n'est que Windows, qu'Internet est seulement Explorer ou tout simplement qu'il n'existe pas d'alternative au logiciel propriétaire. Ces sites internet très actifsFramablog, Linuxfr, etc. et ces associationsAssociation de Promotion et la Recherche en Informatique Libre (l'APRIL, créée en 1996) ou l'Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres (l'AFUL, créée en 1998) sont proche d'idéologies telles que l'éducation populaire peut soutenir. Ces communautés sont également de plus en plus présentes dans le débat politique (loi HADOPI, méfaits des logiciels propriétaires, organisation de rencontres mondiales du logiciel libre) et ont de plus en plus d'échos dans la société : développement des logiciels libres dans les collectivités publiques (Open Office, lecteur vidéo VLC) et dans les services publics (réseau informatique de la police national passé sous Linux), alternative à l'omniprésence de Microsoft et de ses applications propriétaires, etc.

Pour conclure on peut dire que le logiciel libre et sa communauté fondent un environnement ouvert (libre) et créatif (innovant) mais aussi complexe. Il propose des applications en libres d'accès pour tous et dans tous les domaines, permettant de s'affranchir des logiciels propriétaires et de la logique des éditeurs. L'importance de l'ordinateur (de son système d'exploitation et des logiciels associés) et du réseau Internet dans nos sociétés posent le soucis de l'accessibilité et de l'inter-opérabilité entre logiciels et fichiers. Les outils avec lesquelles on utilise l'ordinateur doivent être adaptés à nos besoins et ne pas être dépendant du bon vouloir de grandes firmes. La communauté du logiciel libre permet de prendre conscience de ses enjeux et permet d'y répondre. Ce mode de production et de connaissance est représentatif du développement du Net.

La mutualisation des moyens et compétences, le travail collaboratif, la mise en réseau, etc. sont représentatifs d'un nouveau développement de la connaissance, des rapports sociaux et de la culture. C'est pour cela qu'il ne doivent pas être contraint par une logique marchande.


'''Bibilographie :'''


La première partie est notamment basée sur les travaux de :

* Sebastien Broca, allocataire de recherche au CETCOPRA, Université Paris 1,« Du logiciel libre aux théories de l'intelligence collective » 2008;
* Antoine Boyer, mémoire de recherche en Science Politique, sous la direction de M. Paul Allies, « Étude du cyber-mouvement du logiciel libre » 2003;
* les contributeurs anonymes de la communauté du libre.


La seconde partie sur :

* une étude du International Insitute of Infonomics University of Maastricht des Pays-Bas, « Free/Libre and Open Source Softaware : Survey and Study » (FLOSS, 2002);
* un article publié dans les Cahiers lillois d'économie et de sociologie de Didier Demaziere (CNRS, laboratoire Printemps, UVSQ), François Horn (CLERSE, IFRESI) et Nicolas Julien (MARSOUIN), « Le travail des développeurs de logiciels libres – La mobilisation dans les communautés distantes » 2004;
* un mémoire de fin d'études (de source anonyme) à la Formation d'Ingénieurs en Informatique de la Faculté d'Orsay;
* les contributeurs anonymes de la communauté du libre.


Sites Internet :

* http://www.framablog.org
* http://www.april.org
* http://goto10.org
* http://www.app3l.org




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Merzbow - 13 Japanese Birds (Important Records)




Masami Akita n'arrêtera t-il donc jamais de produire des disques à gogo ? préférant certainement la quantité à la qualité ? mais on ne lui en voudra pas. Auteur de près de 400 albums depuis 1979 (sans compter toutes les participations à droite et à gauche), le maître de la Hard Noise japonaise ne s'essoufflera t-il donc jamais ?
Végétarien ardu, protecteur des animaux, son nouveau projet est dans la droite lignée de ses dernières productions ayant pour objet l'animal: ici l'idée est de sortir 13 CD inspirés du catalogue d'oiseaux d'Olivier Messiaen, à raison de 1 par mois de Janvier 2009 à Février 2010!

Si la qualité de ses récents albums est de plus en plus disparate, certains labels compensent par la qualité (ou pas) de l'objet. Ainsi toujours prêt à nous émerveiller avec leurs objets pour collectionneurs aux portefeuilles bien armés (pour exemple, certains albums de Merzbow se vendent autour des 150$ et la Merzbox, coffret de 50CD se vendent aujourd'hui aux alentours de 600$), cette dernière production ne déroge pas à la règle.
Présentation :
Pour commencer le tirage est bien sur limité à 1000 exemplaires avec promesse de non repressage... Après on fait comme on veut : soit on achète à l'unité (en espérant ne pas oublier un mois et être toujours à flot), soit on s'abonne ! (et oui, Merzbow c'est comme pour un magazine, sauf qu'on ne connaît pas le contenu avant !)
Et là les options s'ouvrent encore à vous :
195$ pour recevoir chaque mois sont CD dans la boîte aux lettres,
252$ pour le collectionneur qui veut la boîte en bambou,
et pour le chevronné (tant qu'on y est de tout façon):
295$ pour la boîte peinte par Masami lui même !

le label propose même plein de photos si vous voulez vous assurez que l'assemblage du coffret est pro, c'est par








l'objet avant la musique ?
le collectionneur avant l'amateur de musique ?
l'investissement pour la revente ?
de beaux objets seulement pour les plus fortunés ?
Merzbow un produit de marketing ?






LES LIENS MERZBOW:

- la page dédiée à Merzbow sur le site de Opposite records, véritable mine de renseignements avec notamment sa discographie (in)complète:
www.oppositerecords.com/artists/merzbow.html
- son site internet:
http://merzbow.net